Outre les dagues, les cors et les 4×4, les « outils » principaux des chasseurs à courre sont leurs chiens.
La particularité de la chasse à courre, c’est l’usage d’animaux comme outils, pour traquer et tuer d’autres animaux. Entassés par dizaines en chenil, le plus souvent sur des dalles de béton, les chiens n’ont droit qu’à quelques sorties en dehors de la saison de chasse pour se dégourdir les pattes. Même leurs repas sont ritualisés pour leur inculquer un comportement de meute et de soumission qui ne profite qu’aux chasseurs.
Élevés par milliers tous les ans (3 000 naissance chaque année), les équipages se débarrassent des moins performants ou des plus vieux sur Leboncoin dès leurs 3 ans.
Entre septembre et mars, deux fois par semaine, ils sont amenés sur les lieux de chasse dans des camionnettes grillagées et lâchés dans les bois. Certains d’entre eux, les chiens de « change » attendent plusieurs heures dans des cages pour remplacer leurs congénères trop fatigués ou blessés. Que ce soit dans les ronces, à travers les barbelés, entre les jambes des chevaux… les chiens sont conditionnés à continuer la traque coûte que coûte, quitte à se retrouver face à des animaux sauvages paniqués, prêts à se défendre. Les chiens éventrés par les sangliers, c’est très fréquent et les veneurs appellent ça « être décousu ». Certains d’entre eux auront la chance de voir un vétérinaire, d’autres non et sont parfois recousus par leur propriétaire.
Livrés à eux-mêmes au bord des routes pendant toute la journée, les chiens sont d’autant plus en danger qu’ils cherchent le contact avec les voitures, habitués à être ramassés par des suiveurs de chasse. Tous les ans des chiens de chasse à courre meurent écrasés en forêt. Ceux qui n’ont pas été récupérés en fin de chasse peuvent être ramassés par des habitants ou des automobilistes des jours, voire plusieurs semaines plus tard.