AVA - Abolissons la Vénerie Aujourd'hui

Chasse à courre : une biche victime « collatérale »

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Samedi 21 janvier vers midi, l’équipage La Futaie des Amis lâche sa meute en forêt de Compiègne, près de Saint-Jean-aux-Bois (60), pour débusquer un cerf. À l’orée de la forêt, on entend les aboiements et un chevreuil sort du bois pour fuir par les champs vers la route. Puis c’est au tour d’une biche, qui saute la D332 pour se mettre à l’abri…. Mais le camion qui passe à ce moment ne peut l’éviter et c’est l’accident.
La biche gît alors sur le bas-côté tandis que les aboiements de la meute sont encore audibles dans la parcelle voisine. Les cavaliers quittent les lieux et les valets ramassent les chiens qui s’échappent de la forêt. Car la chasse ne doit pas être ralentie : le maître d’équipage Alain Drach est déjà loin, aux trousses d’un cerf qui a fui lui aussi cette même parcelle.

Pour ceux qui restent sur place, s’ensuit alors une bataille sur le sort de la biche blessée. Pour lui donner une chance d’être auscultée et peut-être même soignée, des volontaires d’AVA appellent immédiatement les deux seuls centres de sauvegarde pour animaux sauvages de la région et isolent l’animal pour éviter un stress supplémentaire. Les suiveurs de la chasse et les valets, eux, attendent sans réfléchir de pouvoir la poignarder à la dague.

Les forces de l’ordre arrivent à leur tour, mais dans le seul but de faire « revenir l’ordre » : “N’appelez pas d’associations, vous n’avez pas le droit !” Les deux refuges contactés n’ont de toutes façons malheureusement pas les ressources pour se déplacer ce jour-là.
Après avoir fourni au camionneur accidenté les preuves que la chasse à courre est bien impliquée dans son accident, nous assistons à la mise à mort de la biche par l’un des gendarmes.

Deux conclusions s’imposent suite à cet incident :
– La chasse à courre sème le chaos partout où elle passe et ce sont tous les animaux de la forêt qui pâtissent de cette pratique barbare. Le nombre d’accidents causés par la chasse à courre augmente donc encore aujourd’hui, sans réaction de la Préfecture pourtant régulièrement interpelée sur le sujet.
– Notre société humaine ne prévoit rien pour palier les dégâts qu’elle génère. Les très rares centres de sauvegarde de la faune sauvage sont tenus par des particuliers dévoués mais débordés. De ce fait, les animaux blessés se retrouvent à être traités par les autorités comme de simples problèmes de sécurité et de voirie, en missionnant des chasseurs.

Alors que l’ancien monde nous hante encore notamment à travers la chasse à courre, le monde actuel est loin d’être au niveau. Il faut nous débarrasser de tout fatalisme et faire encore un pas en avant vers la civilisation.

Si vous rencontrez un animal blessé, contactez le centre de soins pour la faune sauvage le plus proche.