QUI SOMMES-NOUS ?
En fin d’année 2016, excédés par les nombreux incidents et altercations qui opposent depuis toujours les équipages de chasse à courre à la population, des riverains se mobilisent pour faire naître une organisation populaire contre la vénerie au cœur de la forêt de Compiègne dans l’Oise (60).
AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) s’étend maintenant à toute la France !
Chaque groupe AVA fonde son action sur les initiatives des habitants locaux. Des pratiques de résistance se développent spontanément sous de nombreuses formes (pétitions, vigilance de voisinage, arrêtés municipaux, etc.). Le rôle d’AVA est de les appuyer, de les synthétiser dans un projet concret et de les généraliser.
Être présents dans les villages, auprès des autres habitants, est essentiel pour pouvoir donner la parole aux intéressés et briser la chape de plomb qui pèse dans ces régions. Écouter et publier des anecdotes et des témoignages par exemple, permet de faire comprendre à tous que chaque incident (accidents de voiture, chiens de meute renversés, chevaux épuisés, animaux réfugiés et tués dans les jardins privés, altercations avec les riverains, représailles, etc.) n’est pas un fait isolé, qu’il existe bien un problème global auquel il faut répondre.
La résistance contre cette barbarie ne peut être que le fait des populations qui subissent cette pratique rejetée par 86 % des Français (IFOP/FBB 2021) !
NOTRE HISTOIRE
1983
La SPA organise une grande manifestation contre la chasse à courre qui rassemble 3 000 personnes à Paris puis 1 000 personnes à Compiègne (60) (où un journaliste recevra un coup de fouet !) dans le cadre d’une campagne nationale. Dans un sondage SOFRES, 64 % des Français déclarent être opposés à la chasse à courre.
avril 1984
74 % des Français s’expriment contre la chasse à courre dans un sondage SOFRES.
Huguette Bouchardeau, qui deviendra Ministre de l’Environnement quelques mois plus tard, indique vouloir soutenir de nouvelles mesures contre cette pratique : interdiction de chasse à coure le week-end, réduction de la durée de la saison de vénerie, interdiction formelle de poursuivre les animaux dans les villages. Il n’en sera rien.
juin 1984
Le Rapport Bracque sur le développement de la chasse et de la pêche, commandé par le gouvernement, recommande la création d’un droit d’asile pour les animaux chassés à courre et l’obligation de les tuer au fusil et non à l’arme blanche.
2005
73 % des Français sont opposés à la chasse à courre (sondage IFOP/Fondation Brigitte Bardot).
2010
79 % des Français sont opposés à la chasse à courre et 75 % veulent son interdiction (sondage IPSOS/One Voice).
2016
Des riverains de la forêt de Compiègne, témoins réguliers des débordements de la chasse à courre, s’organisent pour faire cesser cela : c’est la naissance d’AVA !
Octobre 2017
Alors que la saison de chasse à courre vient à peine de commencer, un équipage poursuit un cerf jusque dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen (60), puis rentre dans la propriété pour le tuer. C’est le premier incident où AVA intervient : l’histoire a un retentissement exceptionnel chez la population et mobilisera des dizaines de personnes auprès du collectif.
Un mois plus tard, un sondage IFOP/FBB révèle que 84 % de la population est opposée à la chasse à courre, avec un pic à 85 % en zone rurale.
NOS MISSIONS : EN FORÊT ET DANS NOS VILLAGES
SURVEILLANCE
Toutes ces sorties sont régies par une Charte stricte, qui interdit toute violence, injure ou dégradation. Lors de notre première saison (2017/2018), ce sont plus de 130 habitants qui se sont relayés en forêt pour surveiller les chasses à courre près de chez eux, intervenir en faveur des animaux et dénoncer cette pratique par des vidéos et des plaintes.
En 2020/2021, ils étaient environ 700 à s’être mobilisés dans différentes forêts françaises. De nombreux animaux ont eu la vie sauve et des incidents ont pu être évités !
SOLIDARITÉ
Avec des juristes et des associations amies, AVA offre également une assistance juridique et des conseils en cas de conflit avec les chasseurs à courre. Nos équipes sont aussi en mesure de conseiller efficacement les mairies qui souhaitent signer ou parfaire un arrêté municipal pour plus d’efficacité ou pour affronter les contestations abusives des chasseurs à courre.
SENSIBILISATION
NOS VALEURS
À ses débuts, AVA n’était encore qu’une bande d’amis déterminés, aux méthodes artisanales. Nous sommes aujourd’hui une organisation nationale regroupant plusieurs centaines de personnes. Mais la méthode AVA, sa ligne générale, reste la même et chacune de nos victoires vient rappeler sa justesse.
Comme toute chose a une part d’universel, nous la publions ici, en espérant qu’elle puisse inspirer de nouvelles initiatives partout en France.
AVA se base sur les habitants qui connaissent et subissent la chasse à courre. Partir de leur vécu, faire remonter leurs connaissances et les centraliser, recenser les actes de résistance et les organiser, c’est le cœur d’AVA.
En terme d’efficacité, de renseignement, de connaissance de la vénerie et de la forêt, il s’agit aussi là d’un atout essentiel.
Les rassemblements d’opposants à l’occasion des messes locales de la Saint-Hubert, les stands dans les brocantes, les tractages/boîtages dans les lotissements, les réunions publiques sont autant de moments privilégiés pour écouter, poser des questions et construire sur une base concrète. C’est ce qui fait d’AVA un mouvement sincèrement populaire, ancré dans la vie quotidienne, et pas uniquement crédible auprès de militants animalistes, venus « sensibiliser » d’en haut.
Alors que les chasseurs à courre (et les chasseurs en général) se posent en défenseurs de la « ruralité », enfermant celle-ci dans des traditions sans âge et des valeurs rétrogrades, en l’opposant aux villes au lieu d’œuvrer au rapprochement, AVA est une force concrète, née de la population même, qui repousse l’arriération et la féodalité !
Les sorties en forêt pendant les chasses à courre doivent être autant de moments positifs où toute la population peut se retrouver et s’exprimer de manière pacifique. Ce ne sont pas des moments réservés à une « avant-garde » entraînée qui prendrait les choses en main au nom de tous, même si certaines personnes sont plus aguerries que d’autres. Des familles, des personnes âgées, des promeneurs de passage peuvent se joindre à AVA sans être entraînés dans une confrontation brutale.
Le respect de la vie et de la Nature sont des valeurs qui animent ces sorties, il est donc moralement inacceptable de faire preuve de violence. Au contraire, filmons, documentons et révélons au monde les comportements qui accompagnent la vénerie, sans y participer.
De plus, les interactions avec les adeptes de cette pratique (tant les suiveurs que les valets ou les cavaliers) sont contre-productives dans la course contre la montre qu’est une chasse à courre. Chaque moment perdu à se disputer inutilement voit la meute s’éloigner et les chances de l’animal traqué s’amenuiser.
Les postures virilistes et aventurières propagées par certains groupes depuis les années 2000, mettant en avant cagoules et violence comme seul mode d’action « efficace », sont des fétiches illusoires. Au contraire, la massification du mouvement doit être facilitée par tous les moyens nécessaires.
Alors que les veneurs tentent par tous les moyens d’isoler les AVA en les présentant comme « terroriste », manipulant chaque détail dans ce sens, il est important que ces mensonges soient balayés d’un revers de la main par les habitants, témoins directs et acteurs du mouvement, à visage découvert.
AVA accueille des sympathisants de tous les partis politiques, sans leur demander au préalable leur appartenance. À eux ensuite de faire pression sur leur direction pour qu’elle prenne position au sujet de la vénerie, d’observer le résultat, et d’en prendre acte.
AVA est donc catégoriquement non-partisan, mais pas « apolitique » dans le sens où le collectif prend part à la vie du pays, à un mouvement historique général et réclame un changement dans la loi. Ses membres sont attentifs aux problèmes de société et prennent garde à ne laisser se développer en leur sein aucune forme de discrimination ou d’injustice quelle qu’elle soit. Les valeurs défendues par AVA sur le terrain et dans ses documents, tant sur le plan de la vision de la Nature que des rapports sociaux sont suffisamment éloquentes en soi. Évitons simplement d’être récupérés ou catalogués, et de se diviser sur des points extérieurs à notre combat.
Si AVA mobilise efficacement la population, c’est parce que nous proposons une solution concrète à un problème concret du quotidien, et parce que nous nous y tenons. Le monde de la chasse dans son ensemble est très présent dans les campagnes et c’est un mastodonte qui a de quoi intimider. Chacun a des chasseurs parmi ses voisins, ses collègues (voire ses supérieurs hiérarchiques) ou dans son entourage. Les gens ont souvent peur des luttes « anti-chasse » car cela engage contre un ennemi connu comme dangereux, violent, omniprésent et qui a pignon sur rue dans les institutions.
Mais quand la Fédération des Chasseurs tente de mobiliser ses membres en défense de la vénerie, c’est à grand mal, car celle-ci est un repoussoir absolu pour tout le monde, chasseurs y compris.
Notons aussi qu’AVA n’est pas simplement un collectif de protection animale : pour beaucoup, la chasse à courre porte en elle une question sociale, une question culturelle, une question de civilisation. L’engouement populaire pour AVA s’explique par un besoin d’engagement en faveur de la Nature et du progrès dans nos campagnes et les zones péri-urbaines, où tout semble étouffé. En ce sens, AVA est un creuset de rencontres positives, et de ces rencontres peuvent naître des initiatives tous azimuts. Chaque sympathisant peut aussi librement agir, créer ou adhérer à d’autres groupes en parallèle. Mais il est important qu’AVA demeure un outil concentré sur un rôle concret et bien défini : la fin de la chasse à courre en France.
Alors que certaines organisations privilégient le resserrement autour d’une « élite » sans faille, refusant même l’aide de gens sincères et dévoués, AVA privilégie la massification et la mise en branle de toute la population vers des valeurs positives.
Hors de question de diviser ou juger les sympathisants selon ce qu’ils ont dans leur assiette ni de faire du véganisme un préalable à une quelconque participation !
C’est la présence aux côtés des animaux et l’empathie développée lors de la lutte qui favorise la prise de conscience et permet d’effectuer des choix individuels, et non l’inverse.