Les veneurs revendiquent l’utilisation de 7 000 chevaux pour se déplacer pendant les chasses à courre.
Dès le matin, les chevaux sont lancés pour des heures de chasse à courre, le plus souvent sans échauffement ni entraînement, jusqu’à épuisement. Car en chasse à courre, le plus important c’est d’avoir un moyen de locomotion qui ne rechigne pas, bref, une mobylette… On donne ensuite aux veneurs des chevaux de rechange qui ont attendu des heures, déjà sellés et harnachés, dans les camions qui suivent la chasse. Ils sont mis en danger sur les routes et le terrain accidenté de la forêt, sans aucun ménagement vis-à-vis de la difficulté des sols, parfois gelés ou très boueux.
À part les chasseurs à courre les plus haut placés ou ayant assez de moyens, qui possèdent leurs propres chevaux, ce sont des montures de location qui sont fournies aux participants, la plupart du temps des trotteurs réformés. Ce sont des chevaux achetés au prix de la viande, débourrés et cassés très jeunes, pour devenir des machines insensibles, et dont la fin de vie n’a bien souvent rien à envier à celle des chevaux de réformes.
Ils sont souvent harnachés n’importe comment avec des mors trop durs et des selles anciennes (et surtout inadaptées) provoquant des blessures aux chevaux. Tout ceci pour permettre aux veneurs de suivre la chasse pour laquelle ils payent, quel que soit leur niveau d’équitation. Car en chasse tout est permis, même utiliser les chevaux comme armes pour charger des personnes qui se trouvent sur leur chemin.
Au bout d’un long effort, certains s’effondrent exténués, victimes d’un coup de sang. Il est même déjà arrivé que certains chevaux meurent en cours de journée, victimes d’un arrêt cardiaque. Les cavaliers qui croisent la chasse à courre sont choqués par l’amateurisme des veneurs et du mépris qu’ils ont pour leur monture.