AVA - Abolissons la Vénerie Aujourd'hui

Saint-Launeuc (22) : victoire pour les habitants, la chasse à courre doit déménager !

saint launeuc
Le long combat qui opposait des habitants bretons au Comte de Gigou vient probablement de s’achever cette semaine par une belle victoire populaire : le chenil de l’équipage de chasse à courre de La Hardouinais a été jugé illégal ! Il s’agit du même équipage qui a chassé jusque dans la cuisine d’une habitante de Langast la semaine précédente.
 
Il y a quelques années, l’homme d’affaire René Ruello annonce un projet d’installation d’un chenil de chasse à courre sur son immense propriété de la Hardouinais. L’homme qui déclarait en 2014 « La corrida est l’une de mes passions. J’aime cette ambiance d’arène dans laquelle le torero défie l’animal » fait face à une opposition immédiate de la population locale. Sur les 190 habitants que comptent Saint-Launeuc, 50 signent une première pétition contre le projet. 
Mais le maire l’autorise quand même et démissionne dans la foulée. S’ensuivent alors une série de pressions sur les opposants locaux. Mais ils tiennent bon, car en plus de dénoncer l’évidente maltraitance animale incluse dans ce projet, leurs requêtes sont très concrètes et documentées :
  • pollution de la rivière par les eaux usées du chenil,
  • présence de bactéries fécales (Escherichia coli) dans un étang de baignade et un point de captage d’eau potable,
  • odeurs intenses de brûlages,
  • bruit constant de la meute jour et nuit, etc.
 
Voici quelques témoignages :
« Étant fils d’agriculteur, je trouve anormal que l’État laisse polluer les sols, alors que le monde agricole est soumis à des normes environnementales de plus en plus strictes. »
« Au printemps, cette année, les chiens ont aboyé à minuit et récidivé à 6 heures du matin, me réveillant également par deux fois. Et il m’est impossible d’ignorer les jours de départ à la chasse, où, à ces moments-là, les aboiements s’amplifient à une puissance 10. »
« Chaque personne, quelque soit sa situation sociale ou son revenu, a le droit à un logement et à un environnement de qualité. Nous sommes en zone rurale et la vie à l’extérieur est rendue très difficilement supportable lorsque les chiens aboient. »
 
Une poignée d’entre eux portent l’affaire en Justice et sont finalement entendus après un long cheminement de Tribunal en Tribunal depuis 2017, en passant par le Conseil d’Etat.
Cette semaine, le chenil a enfin été jugé illégal et l’équipage doit logiquement prendre des mesures pour le démanteler !
 
Cette histoire est somme toute habituelle, avec des veneurs et leurs soutiens en haut-lieu qui court-circuitent la démocratie locale et s’imposent en exerçant des pressions sur les récalcitrants.
Il aura fallu le courage de quelques habitants pour démonter tous les mensonges des veneurs, abattre les murs dressés devant eux par les notables locaux et faire face à cette situation inacceptable.
 
Voici leur dossier complet d’une dizaine de pages, qui décrit ce combat en détail. Bravo à eux !