AVA - Abolissons la Vénerie Aujourd'hui

Jamais 3 sans 4…

En mars dernier a eu lieu un énième incident en forêt de Compiègne.

Un malheureux cerf, pourchassé par l’équipage La Futaie des Amis, a heurté un véhicule de plein fouet dans sa fuite. Cerise sur le gateau : l’automobiliste, choqué, doit payer de sa poche les réparations car les veneurs nient toute responsabilité ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

« Le cerf chassé par La Futaie des Amis le 25 mars 2017, a sauté sur ma voiture alors que je roulais sur la route de Vieux Moulin / Compiègne.
Résultat : 6500€ de réparations sans compter que j’aurais pu mourir !
Un membre de la Futaie m’avait garanti que leur assurance prendrait en charge les frais mais le maître d’équipage met en cause ma bonne foi, alors même qu’un témoin certifie par écrit.
Rien n’y fait, Monsieur se dit non-responsable n’ayant rien a voir dans cette affaire. Les frais sont donc pour ma pomme. C’est scandaleux !
Ce sont des assassins en puissance. Combien faudra t’il de vies brisées pour que la justice les empêche d’agir de la sorte.  
»
M. Flamant

Sur cette route, un gyrophare suffit à Monsieur Flamant pour comprendre que la Futaie des Amis occupe le terrain. Par prudence, il passe de 80 km/h à 30 km/h. Mais, à peine un kilomètre plus loin, un cerf jaillit et se jette sur sa voiture, manquant de rentrer dans l’habitacle ! Sous le choc, il sort du véhicule, constate les dégâts, se rend au Carrefour des 7 Morts, va à la rencontre des valets, puis croise enfin un membre de l’équipage. Cette dame lui garantit que leur assurance prendra en charge les frais de l’accident. Pas de doute : il s’agit bien du cerf poursuivi par les veneurs. Un témoin confirmera l’incident par écrit.

Le soir, après un bref échange avec Alain Drach au chenil, celui-ci lui annonce qu’il refuse tout constat à l’amiable, arguant qu’il n’était pas présent personnellement au moment de l’accident. Pire encore, il met en cause sa version et l’accuse de ne pas avoir ralenti et d’avoir percuté le cerf de face. Pourtant les photos ne laissent pas de doute : aucune trace sur le pare-choc ni sur la calandre.

Les dommages sur le véhicule (près de 6500 euros) seront donc à la charge de l’assurance de M. Flamant, qui, lui, doit tout de même payer une franchise de 500€ de sa poche.

Mais ce n’est pas la première fois que la famille Flamant connait des déboires avec la chasse à courre, loin de là.

Fin 2007, l’incident avait même fait la une des journaux, les membres de l’équipage doivent garder cet épisode en travers de la gorge.

Il est 15h et la Futaie des Amis poursuit un cerf près de Vieux Moulin quand celui-ci se réfugie dans la propriété Flamant, en lisière de forêt, croyant y trouver du répit.
Les chiens, poussés par l’équipage, s’engouffrent dans le jardin et le poussent à la noyade dans l’eau glacée de l’étang (3°C) !

M. Flamant sort alors de chez lui et découvre sa maison cernée par une armada de véhicules, et de gens qui filment la scène. Quand il s’approche de l’étang, il voit le cerf se noyer, pris par le froid, les chiens à ses trousses. « Ca reste une vision affreuse » dira t’il plus tard. Mais la situation avec les veneurs est tendue car ceux-ci (Monique de Rothschild en tête) font pression sur les gendarmes présents pour récupérer leur proie.
Assiégé dans sa maison, M. Flamant ne fléchit pas : pas question de donner la dépouille du cerf aux chasseurs, il en fera don aux Restos du Coeur. Les autorités lui donneront raison, mais il recevra de nombreuses relances par e-mail lui sommant de restituer le « trophée » aux veneurs.

« Encore cette fois ci, ça s’est bien passé, je me souviens une fois où cela avait été beaucoup plus violent ».

Quelques années avant, un cerf s’était déjà réfugié chez eux, et M. Flamant avait, cette fois encore, tenu bon en interdisant aux veneurs de le poursuivre chez lui. Le cerf avait alors sauté chez le voisin et attendu  sur l’île que la nuit tombe, et repartir une fois ses bourreaux disparus. Mais cet épisode avait valu à M. Flamant des insultes et des coups de fouets sur son véhicule.

Ces histoires ne sont malheureusement pas aussi rares qu’on le croit quand on habite en bordure de forêt. Les animaux en fuite trouvent parfois refuge dans les villages, et il faut la réactivité et la solidarité des habitants pour pouvoir intervenir.
Quelques années auparavant, alors que la famille Flamant rentrait de week-end, elle découvre leur clôture tordue, avec des piquets couchés. L’équipage de chasse à courre y avait tué un animal la veille, dans le bas de l’ancienne voie ferrée, le long du jardin.

Il est toujours difficile de tenir tête à une escadre de chasseurs déterminés, qui, eux, ont l’habitude de ces situations et n’hésitent pas à bluffer pour obtenir le consentement des riverains. Mais il faut savoir que quasiment tous les villages forestiers (Vieux Moulin y compris) ont voté des arrêtés municipaux interdisant la chasse à courre en zone urbaine. Les équipages n’ont pas le droit d’y pénétrer, encore moins pour y tuer des animaux ou entrer chez les gens.