AVA - Abolissons la Vénerie Aujourd'hui

(VIDÉO) Un chasseur à courre de Compiègne condamé pour violence avec arme

Mise à jour du 15/11 :
Le chasseur à courre de l’équipage compiégnois “la Futaie des Amis” s’est vu condamné à 1 000 € d’amende avec sursis pour “violence avec arme” pour avoir chargé à cheval une volontaire d’AVA.
Nous sommes néanmoins très déçus de la peine ridicule retenue contre ce récidiviste. Nous regrettons par exemple que le retrait de permis de chasse ou l’interdiction de posséder une arme n’aient pas été retenus alors que c’est habituellement le cas dans les condamnations pour violence avec arme (voir ci-dessous). Nous osons aussi espérer que cela ne désinhibe pas non plus ses collègues, eux aussi habitués de ces charges très dangereuses.

Rappel des neuf précédentes condamnations des chasseurs à courre :
Une condamnation pour violence à Compiègne en 2019
Deux condamnations pour violence à Rambouillet en 2019
Une condamnation pour violence avec arme à Rambouillet en 2019
Cinq condamnations à une peine de prison avec sursis et une interdiction de chasser suite à des violences en réunion en Bretagne en 2019

Du côté des opposants à la chasse à courre, aucune personne n’a jamais été condamnée en cinq ans de surveillance, et ce malgré le harcèlement judiciaire. Et pour cause : c’est une démonstration du choc des valeurs qui nous opposent au monde de la vénerie. La violence est unilatéralement de leur côté. En marge du processus judiciaire, les veneurs se sont d’ailleurs livrés à une opération de communication visant à noyer cette nouvelle parmi un tas de fausses accusations, pour faire passer ces violences comme réciproques, ou même comme justifiées.

 

 

Résumé de l’audience

Le 14 octobre dernier se déroulait le procès d’un chasseur à courre de l’équipage compiégnois “la Futaie des Amis”. Il comparaissait pour “violence avec arme” contre une opposante à cette pratique barbare : en novembre 2021, alors qu’elle surveillait pacifiquement la chasse à courre au sein d’AVA, elle a été renversée délibérément par ce veneur à l’aide de son cheval.

Ce n’est pas la première fois que cela arrive : les charges à cheval sont régulièrement utilisées pour agresser les opposants présents pendant les chasses à courre, dans l’impunité la plus totale (voir la vidéo ci-dessus). Le recours à la violence est quasiment automatique chez les chasseurs à courre et, depuis 2019, neuf d’entre eux ont été condamnés pour des faits de violence (plus de détails en début d’article).

Le procès s’est ouvert avec une demande d’annulation de la part de l’avocate du prévenu, basée sur des éléments administratifs que la Procureure et la Juge ont rapidement rejetés car erronés, pour ne pas dire malhonnêtes. Tout au long de l’audience, le prévenu et son avocate nieront tout contact entre le cavalier et la victime et toute intention de la mettre en danger, malgré les images édifiantes que la juge diffusera dans la salle. De la même manière, l’avocate délivrera une plaidoirie farfelue, sans jamais s’appuyer sur les éléments du dossier :

“Si la chasse à courre causait des blessures, elle serait interdite depuis longtemps !”
“On parle de violence avec arme, l’arme faisant référence au cheval, c’est donc le cheval qu’il faudrait juger !”
“La voiture aussi c’est dangereux !”

Mettant en cause l’authenticité de la vidéo, elle refuse pourtant la proposition d’en faire une expertise, et ne se démonte pas :

“Au moins 5 caméras ont filmé la scène mais la victime ne fournit qu’un angle de vue. C’est un montage !”

…alors que les images montrent que les témoins n’ont pas de caméras.

Elle conclura en faisant pression sur la Juge :

“Ils veulent faire les gros titres et enterrer la vénerie […] Votre décision sera scrutée !”

En résumé, cette affaire serait un grand complot des opposants à la chasse à courre.

Heureusement, l’enquête réalisée a fourni des éléments très clairs grâce aux images tournées par la caméra de la victime : on la voit reculer pour laisser le chemin libre et inciter ses camarades à faire de même, le passage aisé de deux autres cavaliers avant le prévenu réfute la possibilité d’un accident, le mouvement des mains du prévenu indique qu’il déporte délibérément son cheval vers la victime, et enfin les images révèlent un impact avec le poitrail puis le flanc du cheval.

La Procureure a affirmé l’évidence de l’impact et du caractère délibéré de l’agression, avant de rappeler que la cohabitation entre les cavaliers de la chasse à courre et les autres participants à pied (suiveurs de la chasse comme opposants) relevaient d’une mise en danger constante qui ne pouvait pas être ignorée.
Elle précise aussi la position du Ministère public : les opposants à la chasse à courre présents en forêt exercent un droit légitime et légal.
Pour finir, la Procureure a requis 2 mois de prison avec sursis contre l’accusé.

De son côté, l’avocat de la victime a suggéré également une suspension du permis de chasser comme cela avait été le cas en 2019 suite à des violences par le piqueux d’un équipage breton.

Le délibéré est attendu le 15 novembre à Compiègne ! Nous remercions à nouveau les personnes venues soutenir notre camarade lors de ce procès !