Depuis l’apparition du mouvement contre la chasse à courre AVA en 2017, des tombereaux de plaintes ont été déposés par les tenants de cette pratique pour tenter d’intimider et de criminaliser l’opposition naissante. En vain, fort heureusement !
À l’occasion de deux nouvelles victoires retentissantes d’AVA devant les Tribunaux (nous en sommes à 4 sur 4 👌), nous revenons rapidement sur ces deux dernières années de harcèlement judiciaire.
🤳 Les images des caméras portatives et des téléphones permettent non seulement de montrer au monde la barbarie de cette chasse féodale, mais aussi de protéger les personnes accusées abusivement de tout et n’importe quoi. Ce sont nos meilleurs outils !
Les méthodes de pressions qui ne servent qu’à maintenir l’omerta dans nos campagnes ne suffiront plus désormais à contenir le mouvement populaire qui a pris pied depuis quelques années.
Dans les forêts et les villages, la vigilance et la mobilisation continuent !
COMPIÈGNE : CITATION DIRECTE POUR “VIOLENCE AVEC ARME”
🥱 C’est une mascarade judiciaire de deux ans qui a pris fin vendredi dernier avec l’acquittement d’un militant d’AVA Compiègne pour pas moins que “violence avec arme”.
Un chasseur à courre de l’équipage “La Futaie des Amis” l’accusait de l’avoir fait chuter de cheval par sa présence. Cette victoire judiciaire marque la fin d’une séquence de harcèlement judiciaire éhontée. Petit rappel de l’histoire
[📼 La vidéo complète de l’incident est disponible ici ]
Le 31 janvier 2018, en forêt de Compiègne, quelques opposants arrivent au Carrefour de Flore, malheureusement trop tard : ils ne peuvent que constater des coups de feu, et des valets qui se cachent pour charger quelque chose à l’arrière d’un 4×4. Celui-ci démarre en trombe, et des cavaliers de l’équipage se placent sur le chemin des opposants pour les empêcher de passer.
🐎 A un virage sur un chemin de terre, le veneur William Lesage tente de couper entre les arbres pour bloquer un coureur, mais s’empêtre dans sa manœuvre, se prend dans un branchage et tombe.
👮 Piqué dans son orgueil, M. Lesage porte d’abord plainte à Lacroix Saint-Ouen pour “mise en danger de la vie d’autrui”, mais la Procureure classe sa plainte pour manque de preuves. Nous avions nous-mêmes publié les images de l’incident dès le lendemain.
🤥 Il convainc alors trois de ses collègues veneurs de signer des attestations sur l’honneur affirmant que le militant a attrapé les rênes du cheval pour le faire chuter volontairement, et se saisit de la procédure préférée des chasseurs à courre : la Citation Directe !
(Pour rappel, elle permet à quiconque de court-circuiter les enquêtes de Police et de traîner n’importe qui directement devant le tribunal contre la consignation d’une somme d’argent…💰).
S’ensuivent presque 2 ans de reports d’audience, avec autant de titres de journaux accolant tristement les mots “violence” et “AVA”… jusqu’au verdict final, auquel les chasseurs ne daigneront même pas assister :
👨⚖👌Le Juge relaxe notre ami des faits qui lui sont reprochés !
C’est le dernier procès de toute une séquence censée criminaliser et discréditer AVA : l’opposition pacifique à la chasse à courre, invaincue dans les tribunaux, se trouve au contraire légitimée dans son action. Un grand merci à Maître SZYMANSKI pour son aide précieuse.
Pour que le débat démocratique puisse se tenir, les images et l’information doivent parvenir au public, et c’est le sens de notre présence chaque semaine en plein cœur des chasses. Ce sont d’ailleurs ces mêmes images qui nous sauvent d’accusations mensongères comme cette fois-ci.
Nous avons bien sûr une pensée pour le sénateur de l’Oise Jérôme Bascher, qui n’avait pas hésité à utiliser le mensonge de M. Lesage en pleine séance parlementaire pour justifier d’une loi liberticide contre nous ! 🤦♀️ Les centaines de sympathisants d’AVA dans son département accueilleraient ses excuses avec satisfaction.
TOURS : RÉFÉRÉ POUR OCCUPATION ABUSIVE DE LA FORÊT
Fin octobre 2019, un Groupement forestier (dont le maître d’équipage du Rallye Touraine) assignait en Justice quatre personnes appartenant à AVA Touraine pour des faits datant de 2018. La raison ? Ceux-ci suivent régulièrement les chasses à courre qui traversent la forêt d’Ambillou, privée mais dont l’accès est ouvert au public, avec notamment un sentier de randonnée qui la traverse.
Le procédure choisie cette fois est la suivante : il s’agit d’un référé demandant au Tribunal de faire cesser une “occupation abusive”, d’interdire totalement l’accès du lieu aux quatre accusés et de leur faire payer 2000€ par jour d’ “occupation”…
Pourtant côté préjudice, les veneurs n’ont aucun élément concret à exposer : aucune dégradation n’a jamais été constatée dans la forêt ! Au mieux, le dossier contient ce genre de « témoignages » fallacieux autant que ridicules :
“Les personnes [membres d’AVA Touraine] se sont permises de caresser 2 chiens ne leur appartenant pas, un golden retriever et un anglo… Après ces marques d’affection, les chiens ont suivi ces individus jusqu’à la Croix Zizi, au risque qu’ils se perdent ou créent un accident”
“En m’approchant d’eux [membres d’AVA Touraine] je les ai trouvé cachés dans les fougères et au moment de les interpeller, ils se sont enfuis et m’ont jeté un produit dont je ne connais pas les substances. Une odeur très forte de citronnelle est immédiatement survenue, l’émanation de ces produits étant peut-être gênante pour la santé… J’ai aussi remarqué que certains d’entre eux avaient des appareils photo et caméra au niveau de l’abdomen, pour quel usage ? Cela est un 2ème point pour le moins inquiétant”
Ainsi que des faux témoignages, entre autre ils attestent également nous avoir formellement identifiés et vus sur les lieux, photos à l’appui, mais sur une des photos se trouve un homme (soit disant un des assignés) dont nous ne connaissons absolument pas l’identité, et ce encore aujourd’hui. Continuant sur ce manque de justesse et de précision sur l’identité des assignés, le Groupement forestier atteste à tort qu’un autre homme, identifié, fait partie du collectif . Cet homme n’a jamais fait partie d’Ava, il s’est pourtant retrouvé au cœur d’un acharnement infondé sur les réseaux sociaux, endroit de liberté relative où la délation faite à son égard par des personnes du monde de la chasse n’a pas été punie. Heureusement, nous avons pu le contacter pour lui expliquer les tenants et les aboutissants de cette histoire.
Dans leur besoin d’écraser toute opposition à leur pratique, les chasseurs à courre font bien peu de cas du droit commun. Le problème ici est qu’une décision interdisant à des opposants à la chasse à courre de se trouver en forêt, sans élément concret et donc simplement pour leurs opinions, aurait eu des répercussions certaines sur la liberté de circulation de toute la population, promeneurs, vttistes, naturalistes…
Fort heureusement, le Juge a fini par rejeter toutes ces demandes comme irrecevables, en raison des incohérences et des faux témoignages bien sûr, mais surtout parce qu’il n’y avait tout simplement pas matière à référé ! C’est une nouvelle tentative de criminaliser AVA, sous une nouvelle forme, qui échoue aujourd’hui. Ce procès est donc derrière nous, et ainsi se tourne la page d’une procédure « d’urgence » qui aura finalement duré plus de deux ans…
Nous tenons à remercier notre avocate Maître Marie VOUTSAS. Grâce à son soutien, son travail rigoureux, le procès et la décision ont été un succès.
Un grand merci également à toutes celles et ceux qui nous ont soutenu moralement et financièrement, dont toutes les personnes qui ont participé à notre cagnotte en ligne « Frais de Justice ».