les dangers de la chasse à courre
chaque année, des citoyens victimes de l’impunité
Derrière le folklore, une réalité inquiétante.
La chasse à courre, ce n’est pas qu’une tradition : c’est un danger bien réel pour les habitants, les animaux domestiques, la faune sauvage… et même les cavaliers eux-mêmes.
Courses-poursuites sur routes ouvertes, intrusions dans les jardins, chevaux lancés à pleine vitesse, meutes incontrôlées… Chaque saison apporte son lot d’incidents.
Ces pratiques mettent en péril la sécurité, le bien-être animal et la tranquillité des campagnes françaises.
➡️ Découvrez les risques concrets engendrés par cette chasse d’un autre temps.

Danger – Sur les routes
en 2024, plus de 20 victimes
Toute une foret dérangée
La chasse à courre sème la panique dans la forêt, perturbant bien plus que l’animal traqué. Le vacarme des cors, la circulation intense de véhicules et surtout la meute en action bouleversent l’ensemble de l’écosystème.
Dès le début, les chiens dérangent tous les animaux pour permettre aux veneurs de choisir leur proie. Ensuite, la meute pousse l’animal isolé à fuir, mais dans sa tentative d’échapper, il croise d’autres animaux, propageant la confusion.
Résultat : plusieurs bêtes, terrifiées, finissent par surgir sur les routes, augmentant les risques d’accidents. Si la chasse à courre est légalement responsable de sa cible, qui assume les conséquences pour tous les autres ?
DES CHIENS ERRANTS EN PERMANENCE
Un “laisser courre” en grande vénerie libère jusqu’à 60 chiens en forêt, contrôlés uniquement par la voix et le fouet. Dès le départ, ils se dispersent, poursuivant divers animaux. Ce n’est qu’une fois la proie choisie que les veneurs tentent de regrouper ceux qu’ils retrouvent. Ce schéma se répète toute la journée, laissant des chiens errants loin du cortège.
Beaucoup se retrouvent seuls, notamment les plus jeunes ou ceux au caractère indépendant. La meute suit quelques chiens de tête, les autres courant par mimétisme. Pire encore : habitués aux véhicules, certains s’en approchent sans crainte, croyant qu’on vient les récupérer. Chaque année, des chiens de meute sont ainsi percutés sur la route.
EXEMPTÉS DES OBLIGATIONS DE SIGNALISATION
Tous les six ans, chaque fédération départementale de chasse définit ses propres règles de sécurité, publiées dans le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC). Mais les veneurs y échappent souvent : pas de chasubles fluo obligatoires, ni de panneaux “chasse en cours”.
L’apparat semble primer sur la sécurité.
À la place, quelques gyrophares sur des 4×4 dits “de sécurité”, généralement utilisés pour suivre la chasse ou récupérer les chiens. Résultat : automobilistes et promeneurs ne sont pas informés de la présence d’un danger. Pire encore, les calendriers de chasse à courre ne sont pas rendus publics, rendant tout repérage impossible.


la chasse à courre en 8 accidents
Le principe même de lâcher une meute de chiens pour parcourir des dizaines de kilomètres à travers nos forêts fait de la chasse à courre une pratique intrinsèquement accidentogène. Le mépris des veneurs envers les autres usagers, présents sur ce qu’ils considèrent être leur fief, n’est plus tolérable.
Pour que cesse ce danger sur les routes, une seule solution : abolir la chasse à courre, une pratique et une mentalité toutes deux inadaptées à notre époque !
En forêt de Compiègne, un cerf pourchassé lar l’équipage de Futaie des Amis a heurté de plein fouet un véhicule dans sa fuite.
Les dégâts s’élevaient à 6500€ mais l’équipage a nié toute responsabilité malgré des témoignages.
Poussé par les chiens de la Futaie des Amis, un cerf traverse la N31 et heurte un véhicule.
Source : Le Parisien; AVA Compiègne.
La voiture d’une jeune femme est percutée par un cerf sur la D915 entre les Grandes Venets et Torcy-le-Grand. Pourchassé par les chiens de l’équipage du « Rallye Roumare », il a traversé la route effrayé et n’a pu éviter le véhicule. Il sera achevé par les veneurs un peu plus loin et dépecé pour leur curée.
Source : témoins directs
Le cerf poursuivi par l’équipage Rivecourt traverse la N31 et percute un car transportant des passagers. Le conducteur est emmené aux urgences, la direction et le pare-brise du car sont détruites. L’équipage emportera le cadavre du cerf pour la curée pendant que des suiveurs restent sur place pour empêcher passants et journalistes de documenter la scène.
Oise Hebdo
Une voiture transportant une famille en forêt de Loches heurte le cerf chassé par l’équipage Vénerie de Berry, tenu par le Marquis de Chaudenay. La voiture fait un tonneau et finit sur le toit dans un fossé. Par miracle, le père et l’enfant de deux ans s’en sortent avec des blessures légères. La mère fait un arrêt cardiaque et est plongée dans le coma artificiel pendant plusieurs jours. Quelques minutes plus tard la meute de chien arrive sur les lieux, visiblement derrière le cerf, mais les veneurs accusent “les cueilleurs de champignons” de faire sortir des animaux…
Source : La Nouvelle République (1); La Nouvelle République (2).
Il est 13h et les chiens de l’équipage “La Futaie des Amis” poursuivent un cerf et quelques biches dans les pâtures privées qui bordent la ville, sans aucun être humain pour les arrêter. Les animaux, affolés, traversent la route de Compiègne au niveau du camping et l’un d’eux heurte un véhicule de plein fouet ! Le conducteur, un jeune homme de la région de Clermont, sort choqué mais miraculeusement indemne.
Source : témoin direct

le danger en ville
« Si vous n’aimez pas la chasse, n’habitez pas dans les villages forestiers. En clair : arrêtez de nous emmerder ! »
– Guy Harlé D’Ophove
le mépris envers les riverains
Des dizaines de 4×4 envahissent régulièrement des terrains privés : champs, fermes, étangs, centres équestres… voire des cimetières ou des rues commerçantes, comme à Pont-Sainte-Maxence en 2018.
Des animaux domestiques sont parfois victimes, comme ce chat dévoré dans un jardin de l’Allier ou ce lama tué dans un élevage en Touraine.
Dans certaines communes, les habitants sont habitués à voir des animaux traqués jusque dans leur quartier. À Lacroix-Saint-Ouen, un cerf a été tué dans la descente de garage d’un couple de retraités. Dans le Tarn, un autre a été poignardé dans la cuisine d’une famille.
Ces scènes choquantes se répètent chaque année. Les riverains dénoncent l’intrusion et l’arrogance de pratiques d’un autre temps.

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