Le 24 janvier, le Parlement écossais a voté une nouvelle loi d’abolition de la chasse à courre. L’objectif : revenir sur les énormes failles qui rendaient le texte inapplicable !
Car si la loi de protection des mammifères sauvages de 2022 avait bien pour objectif d’interdire cette chasse, dans les faits, elle reste largement pratiquée en détournant les exceptions instaurées dans la loi. Parmi elles, l’autorisation de poursuivre un renard à l’aide de chiens après l’avoir déterré afin de l’abattre au fusil. Les chasseurs à courre n’ont eu qu’à armer quelques uns de leurs valets pour faire croire à l’utilisation d’armes à feu, tandis que les cavaliers continuaient de chasser à courre comme autrefois. Pour les forces de l’ordre, il était quasiment impossible de mobiliser suffisamment de preuves sans être témoins de la mise à mort, un problème dont s’est désolé le Ministre écossais de l’Environnement lors du vote de cette nouvelle loi.
Vingt ans plus tard, le “Hunting with dogs Act” interdit dorénavant l’utilisation de plus d’un à deux chiens lors d’une chasse (en-dehors d’une demande exceptionnelle valable seulement 14 jours tous les 6 mois si aucun autre mode de régulation n’est possible), marquant ainsi l’impossibilité pour les chasseurs à courre de camoufler leur activité sans risquer une peine pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 40 000 £ d’amende !
Sur place, les associations telles que la Hunt Saboteurs Association, bien conscientes de l’incapacité des chasseurs à courre à respecter la loi, continueront de surveiller les agissements de la dizaine d’équipages encore en place en Écosse, et d’empêcher les éventuelles chasses illégales qui auront encore cours.
Nous ne pouvons qu’espérer que cette avancée ouvrira la voie à une démarche similaire en Angleterre, où cette situation persiste depuis la loi d’interdiction de 2004 grâce aux fausses “chasses au leurre” pratiquées chaque semaine. Il y a quelques jours encore, une vidéo filmée par un chasseur à courre montrait une énième traque illégale, le scandale donnant lieu à l’arrestation de trois personnes.
De notre côté de la Manche, forts de cette expérience, il ne manque qu’une chose… la volonté de voter une loi pour enfin abolir la chasse à courre !