Ce mardi 20 décembre, la traque débute en forêt de Retz dans l’Aisne (02). L’équipage de Villers-Cotterêts pourchasse un cerf le long de la Nationale 2 (110 km/h), puis l’animal fonce vers le village de Corcy.
Vers 13 h, des habitants entendent un bruit pas totalement inconnu pour eux : les aboiements d’une meute autour des maisons ! En effet, ils ont connu les mêmes scènes que les autres villages environnants : des invasions de chasseurs en redingote, entrant chez eux pour tuer des animaux.
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Des voisins sortent pour s’y opposer, mais c’est trop tard : les chasseurs sont déjà entrés dans le jardin d’un riverain pour suivre le malheureux cerf, venu se réfugier dans un petit étang glacé.
Le propriétaire et un de ses amis assistent à la mise à mort du cerf sans pouvoir intervenir car le maître d’équipage et ses valets les empêchent de se rapprocher de la scène qui se déroulait pourtant sur leur propre terrain.
Vers 14 h, la Gendarmerie appelée par le propriétaire se présente sur les lieux, demande à voir le cadavre. Le maître d’équipage, se sachant dans l’illégalité, tente de leur cacher qu’il a été poignardé en inventant que le cerf est déjà dépecé.
Or, nous apprenons par l’enquête de voisinage qu’après le départ de la gendarmerie le cerf a été sorti du marais par les valets, traîné sur 1 km en traversant la voie ferrée pour le charger dans un véhicule. Il paraît donc évident que l’équipage a voulu cacher le corps aux gendarmes.
Le maire arrive sur place, semble connaître les chasseurs et veut éviter la polémique. Au diable l’arrêté municipal pris par sa commune contre les débordements de la chasse à courre,
“- C’est une affaire entre le propriétaire du lieu et l’équipage !”
Il se laisse ensuite entraîner dans un débat ubuesque sur l’arme utilisée pour tuer le cerf.
Pendant ce temps, le téléphone du propriétaire explose : tous les chasseurs du coin sont au courant et des connaissances tentent de l’influencer.
“- Ils ont essayé de m’offrir le « massacre » ( Les bois du cerf avec un morceau de crâne), mais j’en veux pas moi !”
Le Baron d’Aillières tente aussi de l’apaiser en lui proposant de rembourser les 15 carpes mortes suite au gel de ces derniers jours que le propriétaire était venu retirer de son étang.
Les habitants des campagnes françaises n’en peuvent plus de ces scènes dignes de l’Ancien Régime ! L’équipage du Baron, au-dessus des lois, va probablement encore s’en sortir sans problème grâce à de l’intimidation et de l’influence sur les autorités. L’arrêté ministériel de 2019, censé empêcher ce genre de scènes, a été violé une Nième fois et n’est en fait qu’une vaste blague.
Les animaux et la Nature ne doivent pas être laissés en pâture à de tels barbares !
Nous devons relever la tête et être solidaires pour faire ce que l’État ne fait pas : remettre de l’ordre dans les campagnes, protéger la Nature, porter la civilisation !
Les habitants de Corcy comme ceux de Bonneuil, de Fleury, et de bien d’autres villages en résistance contre la chasse à courre dans l’Aisne doivent avoir tout notre soutien car ils sont en première ligne dans cette lutte ! AVA est un outil entièrement à leur service.
À BAS LA CHASSE À COURRE !