Ce vendredi 2 décembre 2022 étaient jugés deux valets de la chasse à courre pour des faits de violence commis contre des volontaires d’AVA. C’est la douzième condamnation de défenseurs de la chasse à courre pour des faits de violence (voir en fin d’article).
Ceux-ci s’étaient mis à plusieurs pour les agresser (« massacrer la gueule à cette p*te” » selon leurs mots), et voler une caméra qui contenait des images de la chasse (« ta caméra on va te la prendre ! »). La scène est filmé et les faits sont indéniables.
🤯 Mais devant le Tribunal, surprise :
Où sont passés les circonstances aggravantes de « vol avec violence » et de « violences en réunion » dont parlait l’enquête de Gendarmerie ? Pourquoi se trouve t’on devant un Tribunal de Police pour des infractions et non pas devant un Tribunal Correctionnel pour les délits commis ? ⁉
C’est simple : le Parquet a décidé de redécouper l’affaire, de sorte à écarter tout délit, dans un tour de passe-passe virtuose ! 🧩
🙈 Exit le « vol avec violence » : la voleuse a été jugée séparément et n’écope donc que d’un rappel à la loi.
🙈 Exit les « violences en réunion » aussi : deux des accusés sont bien jugés ensemble, pour des faits commis ensemble mais… séparément ! Ceux-ci n’écopent ainsi que de ridicules amendes de 300 €.
Le discours de la Procureure est très clair quant aux intentions de l’État : faute de pouvoir criminaliser notre mouvement, qui reste scrupuleusement pacifique, c’est le pourrissement qui est choisi, en espérant visiblement que l’opposition à la chasse à courre soit écrasée avant un drame. 💥👍
💬 « Cela fait 5 ans que vous avez deux camps qui s’opposent et le climat devient délétère. Est-il normal que des dizaines de gendarmes soient mobilisés pour protéger les libertés des uns et des autres [de chasser d’un côté, de manifester de l’autre] ?
Non ! »
« Est-il normal que la Justice soit instrumentalisée pour la défense d’une opinion ?
Non ! »
Pour elle, par leur simple présence, les volontaires d’AVA « rentrent dans la confrontation ».
🇫🇷🏰🧐 Plus généralement : pour l’État c’est la présence d’une opposition à la chasse à courre qui pose problème.
En feignant de prendre parti alors que les violences sont absolument unilatérales et répétées, en traitant les recours légaux des victimes comme des « instrumentalisations », la Procureure de Compiègne sacrifie le Droit pour l’Ordre.
Et c’est un choix bien plus politique qu’elle ne voudrait l’assumer.
La chasse à courre a en tous cas bien compris le message : la coupable du vol a déjà récidivé le mois dernier.
Les chiffres, eux, ne mentent pas : c’est formellement la 12ème fois aujourd’hui que la chasse à courre est “condamnée” pour violence.
Et vu la position de l’État, cela risque malheureusement de ne pas être la dernière fois.
L’opposition à la chasse à courre, elle, vivra. Et AVA maintiendra bien sûr sa présence tant que cela sera possible, en privilégiant la sécurité des gens et leur intérêt à la Paix face au chaos.
Rappel des dix précédentes condamnations de chasseurs à courre pour des violences :
– Une condamnation pour violence à Compiègne en 2019
– Deux condamnations pour violence à Rambouillet en 2019
– Une condamnation pour violence avec arme à Rambouillet en 2019
– Cinq condamnations à une peine de prison avec sursis et une interdiction de chasser suite à des violences en réunion en Bretagne en 2019
– Deux condamnations pour violence à Compiègne en 2022
Du côté des opposants à la chasse à courre, aucune personne n’a jamais été condamnée en cinq ans de surveillance, et ce malgré le harcèlement judiciaire. Et pour cause : c’est une démonstration du choc des valeurs qui nous opposent au monde de la vénerie. La violence est unilatéralement de leur côté. En marge du processus judiciaire, les veneurs se sont d’ailleurs livrés à une opération de communication visant à noyer cette nouvelle parmi un tas de fausses accusations, pour faire passer ces violences comme réciproques, ou même comme justifiées.