Grâce au travail d’enquête du Parisien, nous sommes en mesure de vous révéler une information qui sans cela aurait été cachée du grand public : l’affaire des coups de feu tirés à Morienval dans l’Oise l’hiver dernier est passée en jugement ce 2 juin 2022.
Souvenez-vous, le 22 décembre 2021, l’équipage de chasse à courre de Compiègne acculait un cerf entre les maisons d’un hameau et l’abattait de deux coups de feu en direction des habitations.
Lors d’une audience privée au tribunal de Compiègne, Jérôme Bonnefoy, membre subalterne de l’équipage « La Futaie des Amis » a ainsi écopé de 4 000 € d’amende et d’un retrait du permis de chasse valable 9 mois, servant ainsi de fusible à ses supérieurs.
Car selon les textes de loi, c’est l’équipage qui est légalement responsable des actes de chasse de ses membres et de la sécurité : il s’agit d’une « chasse collective » et non « individuelle ».
Sur nos vidéos, on voit bien que l’acte a été commis collectivement, avec l’aide de plusieurs valets pour sortir l’arme, tenir le cheval du tireur et emporter le cadavre, sous le regard de plusieurs veneurs haut-placés et du piqueux, avec le maître d’équipage à quelques dizaines de mètres et plusieurs suiveurs s’organisant pour nous empêcher de filmer. Tous ont participé à la curée le soir venu, avec un des héritiers Bonduelle ayant droit à une patte coupée de l’animal en cadeau. Même Guy Harlé d’Ophove, président de la Fédération des Chasseurs de l’Oise, déclarait dans le Parisien au mois de janvier « l’équipage est responsable de ses membres ».
Pourtant, c’est un membre seul qui a servi de fusible afin de protéger l’équipage d’une sanction.
Contacté par la presse, le responsable Alain Drach s’en lave les mains : « Je n’ai pas de commentaire à faire, cette personne ne fait plus partie de notre équipage. » Il a pourtant participé aux activités de l’équipage jusqu’à la fin de la saison de chasse, trois mois après l’incident.
Après avoir évité la suspension de son équipage grâce à la présence de tous ses amis (et de lui-même) dans le comité censé le juger administrativement au sein de la Préfecture, voilà cette fois qu’il s’en tire encore en faisant simplement sauter un de ses subalternes.
L’État montre encore une fois son soutien total au petit monde de la chasse à courre, qui reste intouchable malgré ses graves débordements.
L’issue ne peut donc venir que du peuple organisé lui-même contre cette barbarie dangereuse et antisociale.
La population sera bien entendu sur le qui-vive dès le 15 septembre prochain (reprise de la chasse à courre) pour se protéger elle-même des futurs incidents qui ne manqueront malheureusement pas d’arriver !