Mardi 8 février 2022, une délégation d’AVA était entendue par des sénateurs dans le cadre de la « mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse ».
Cette mission, née suite à la pétition du collectif « Un jour un chasseur », doit se pencher sur les problèmes de sécurité autour des différentes pratiques de chasse. Si vous suivez un tant soit peu l’actualité, vous savez donc que nous avions beaucoup à dire sur la chasse à courre, qui crée tous les ans des accidents graves sur la route, des invasions de jardins et de villes, et dont l’occupation féodale des forêts terrorise les promeneurs et les autres « usagers ». Voici l’ensemble de nos interventions :
Nous avons donc pu porter la voix des habitants des campagnes et leurs aspirations à la paix. Pour compléter cette prise de parole (diluée dans la confusion d’une audition groupée et un temps forcément trop réduit), nous allons communiquer à la mission sénatoriale nos principales recommandations, qui ne sont bien sûr que des mesures d’urgence en attendant l’abolition de cette pratique aussi cruelle que dangereuse.
- La publication obligatoire des calendriers de chasse de tous les équipages ;
- L’interdiction de la chasse à courre à moins de 300 mètres des zones urbanisées et des axes routiers, pour créer des zones tampon suffisantes ;
- La délimitation de zones de chasse précises, sur le même système que les lots de chasse à tir, plutôt que la réquisition de l’ensemble des forêts pendant des journées entières ;
- Le renforcement et surtout la précision technique de l’arrêté ministériel encadrant la pratique de la chasse à courre (pour permettre aux agents d’intervenir sans avoir à se fier aux fauteurs de trouble eux-mêmes) ;
- La généralisation des mesures de sécurité de base qui s’appliquent aux autres chasses collectives dans les Schémas Départementaux de Gestion Cynégétique, à la place du régime d’exception actuel (pas d’obligation de chasubles ni de panneaux).
Notons bien qu’en face, le Président de la Fédération Nationale des Chasseurs a eu droit à une audition d’1h40, au cours de laquelle il n’a pas hésité à diffamer notre organisation, la qualifiant de “groupuscule armé de cagoules et de battes de baseball” afin d’étouffer le débat.
Enfin, qu’attendre de cette mission, quand de toutes façons son rapporteur la décrit en ces termes :
L’objectif de la mission c’est de s’intéresser à la sécurité à la chasse. Après, en fonction des travaux, du rapport que l’on fera, s’il est partagé ou pas, parce-que c’est un travail collégial, collectif, qui va donc faire l’objet d’un vote, et qui sera donc publié ou non en fonction, encore une fois, de ce qui sera proposé dans le cadre de ce rapport. À la suite de cela, si on juge nécessaire et intéressant, et si les mesures qui sont proposées paraissent pertinentes, ça pourra faire l’objet d’une proposition de loi, le cas échéant, mais on est pas dans ce travail là [faire évoluer la législation].
Notre travail démocratique pour la sécurité des habitants et pour la dignité des animaux continue donc, sur le terrain des forêts comme dans les instances parlementaires, par la mobilisation populaire et l’action directe comme par la construction d’une issue législative.
L’abolition de la chasse à courre approche !
La vidéo entière de l’audition des associations est disponible ici.