Alors que simultanément se discutait au Sénat une nouvelle mesure de répression contre les opposants à la chasse, au Tribunal de Compiègne se tenait une audience capitale pour l’avenir d’AVA : l’ONF assigne trois militants pour « entrave au droit de chasse » des équipages de vénerie locaux.🗡
Pris parmi la masse des personnes opposées à la chasse à courre dans notre pays (82% selon le dernier sondage One Voice IPSOS), ces personnes se voient réclamer une somme astronomique en réparation de « dommages » reprochés à notre collectif.
Car pour l’avocat de l’ONF, Rémi-Pierre Drai, AVA est l’ennemi principal de la chasse, cette « pratique fondamentale d’intérêt public » :
« Un collectif clandestin, le perturbateur principal des chasses à courre en France ! ».
« Si vous enlevez AVA, si vous enlevez ses portes-paroles, la chasse se passe convenablement. S’il n’y a plus le collectif AVA, alors il n’y a plus de problème de chasse. » L’objectif annoncé est donc de décapiter l’opposition.
Assimilant AVA au mouvement ouvrier, il justifie le choix des trois personnes assignées, plutôt que d’autres :
« Quand on essaie d’expulser des grévistes d’une usine, le juge ordonne l’expulsion des piquets et de toutes personnes de leurs faits. On assigne les piquets de grève, c’est la même chose ici. » 👩🔧👨🔧
Mais quelles sont les raisons de l’ONF pour se mettre ainsi directement au service des chasseurs à courre, pour se laisser instrumentaliser de cette façon ? Un choix politique bien sûr, mais pas seulement :
« L’ONF est en difficulté, il est important que ces loyers tombent, et ces deux équipages représentent 103.000€ de revenus par an. […] Chaque euro compte ! Si nous n’avions pas procédé à ce geste commercial envers eux, les équipages auraient demandé la résiliation de leur bail de chasse. Or, il en existe 400 en France. »💰
Face à cette déferlante de cynisme, se tient Maître Jean-Robert N’Guyen Phung, le ténor dépêché par Rémi Gaillard pour soutenir les membres d’AVA :
« L’ONF n’est pas là pour spolier le portefeuille des citoyens. On demande à ces trois personnes de financer un “geste commercial” demandé par les veneurs, c’est surréaliste ! »
Pour lui, le préjudice est fabriqué de toutes pièces par l’ONF et les veneurs :
« Le seul élément présent dans ce dossier : des lettres de veneurs se lamentant d’être dérangés pendant qu’ils décapitent des cerfs… Soyons sérieux. »
Il pointe le vide abyssal du dossier présenté par l’ONF contre les trois assignés :
« Maintenant, parlons de la faute qui leur est reprochée. En droit civil français, dieu merci, nul n’est responsable que de son fait personnel… Sont-ils responsables de tous ceux qui sont animés par la cause animale ?
Messieurs de l’ONF, quelles sont leurs fautes ?
Je met au défi ce tribunal de trouver le moindre fait reproché personnellement à ces trois personnes dans cette affaire !
Toute cette année, des gendarmes, des agents de l’ONCFS , des huissiers, des agents de votre propre Office étaient présents, pourtant aucun n’a rien constaté d’autre que des gens qui courent en forêt…».
📆 Le verdict sera rendu le 3 décembre prochain, et en attendant, ces échanges nous permettent de rappeler haut et fort ceci :
Avec plusieurs centaines de personnes impliquées tous les ans, AVA est tout sauf une poignée de fauteurs de trouble isolés.
AVA est l’outil de tous ceux qui refusent cette cruauté intolérable infligée aux animaux sauvages. AVA est l’outil des habitants qui ne supportent plus les usages féodaux dans leurs forêts et leurs villages. 🦌🐗🐰
Tant qu’il y aura de la chasse à courre, une résistance existera sous une forme ou sous une autre.
Aujourd’hui, cette forme c’est AVA, et la question de notre survie pose aussi en soi une question de démocratie. Il nous faut faire front ensemble. 🤝🌍
Merci à Rémi GAILLARD et Anymal pour leur aide décisive !